Français
EnglishMangues de Casamance ● Sénégal
Ah la verte Casamance...
Considérée comme le "grenier" du Sénégal, les histoires que j'avais entendues m'avaient séduit.
Entre la brousse et l'océan pousseraient les meilleures des mangues: douces comme le miel, gorgées de sucre et de soleil...
Qui pourrait résister à pareille tentation?
Manque de chance, ce n'était pas la saison des mangues.
Mais la mangue n'était qu'un prétexte, un ticket d'entrée vers cette région incroyable de Casamance, au sud du Sénégal, enclavée entre la Gambie et la Guinée-Bissau.
Région plutôt déshéritée, elle ne bénéficie pas forcément des mêmes attentions que le reste du pays, de la part du gouvernement.
Ici le fleuve Casamance apporte la vie et transporte les hommes, jusque profondément dans les terres.
Fleuvre nourricier, la pêche et l'agriculture nourrissent les familles locales et les travailleurs d'autres régions ou d'autres pays.
Car ici depuis toujours, c'est un lieu d'échange et de passage.
Bâtiments coloniaux décrépis, brousse, forêts denses, villages alanguis, plages de sable...
Le paysage iddylique n'a que d'égal la légendaire gentillesse des Casamançais : ceux qui font que la Casamance résonne différemment d'ailleurs.
Musulmans, chrétiens ou rastas composent cette mosaïque joyeuse avec pour ciment une profonde bienveillance.
Cette région merveilleuse est une vraie surprise pour celui qui s'y abandonne.
Et même si je n'ai pas gouté les mangues, j'y ai appris qu'on n'est jamais seul en Casamance.
Considérée comme le "grenier" du Sénégal, les histoires que j'avais entendues m'avaient séduit.
Entre la brousse et l'océan pousseraient les meilleures des mangues: douces comme le miel, gorgées de sucre et de soleil...
Qui pourrait résister à pareille tentation?
Manque de chance, ce n'était pas la saison des mangues.
Mais la mangue n'était qu'un prétexte, un ticket d'entrée vers cette région incroyable de Casamance, au sud du Sénégal, enclavée entre la Gambie et la Guinée-Bissau.
Région plutôt déshéritée, elle ne bénéficie pas forcément des mêmes attentions que le reste du pays, de la part du gouvernement.
Ici le fleuve Casamance apporte la vie et transporte les hommes, jusque profondément dans les terres.
Fleuvre nourricier, la pêche et l'agriculture nourrissent les familles locales et les travailleurs d'autres régions ou d'autres pays.
Car ici depuis toujours, c'est un lieu d'échange et de passage.
Bâtiments coloniaux décrépis, brousse, forêts denses, villages alanguis, plages de sable...
Le paysage iddylique n'a que d'égal la légendaire gentillesse des Casamançais : ceux qui font que la Casamance résonne différemment d'ailleurs.
Musulmans, chrétiens ou rastas composent cette mosaïque joyeuse avec pour ciment une profonde bienveillance.
Cette région merveilleuse est une vraie surprise pour celui qui s'y abandonne.
Et même si je n'ai pas gouté les mangues, j'y ai appris qu'on n'est jamais seul en Casamance.
Niafrang
"Vieux" pêche dans les eaux poissonneuses de l'embouchure du fleuve Casamance: à gauche l'océan, à droite le fleuve, et 500 mètres plus loin, la Gambie. "Vieux" est un ancien, un sacré pêcheur et un chasseur hors-pair, évidemment. Le genre qui ne remonte que rarement un filet vide.
"Vieux" pêche dans les eaux poissonneuses de l'embouchure du fleuve Casamance: à gauche l'océan, à droite le fleuve, et 500 mètres plus loin, la Gambie. "Vieux" est un ancien, un sacré pêcheur et un chasseur hors-pair, évidemment. Le genre qui ne remonte que rarement un filet vide.
Ziguinchor
Sous un soleil de plomb, le confort est spartiate sur les pirogues villageoises. Hyacinthe conduit son bateau en Gambie, à 5h de là, 2 fois par semaine. Blocs de glace à l'aller, poissons frais au retour. A cela s'ajoutent les voyageurs de circonstance, et leurs cortèges de marchandises improbables,
Sous un soleil de plomb, le confort est spartiate sur les pirogues villageoises. Hyacinthe conduit son bateau en Gambie, à 5h de là, 2 fois par semaine. Blocs de glace à l'aller, poissons frais au retour. A cela s'ajoutent les voyageurs de circonstance, et leurs cortèges de marchandises improbables,
Bignona
Mamy Konté me reçoit quelques jours chez elle, chez ses enfants, dans sa famille. "La Maman" de mes amis m'accueille avec respect dans la maison de la famille Ndiaye, et c'est un grand honneur. Ses fils Kemo, Badou et Samba étaient déjà mes compagnons de route, bienveillants et attentionnés, comme leur mère.
Mamy Konté me reçoit quelques jours chez elle, chez ses enfants, dans sa famille. "La Maman" de mes amis m'accueille avec respect dans la maison de la famille Ndiaye, et c'est un grand honneur. Ses fils Kemo, Badou et Samba étaient déjà mes compagnons de route, bienveillants et attentionnés, comme leur mère.
Djiromayte
Au bord du fleuve, quelqu'un a eu l'idée de construire un hotel, ou plutôt : un palace. 5 pontons, des centaines de chambres climatisées, un jardin luxuriant et la "plus grande" piscine du Sénégal. L'hôtel a été fini...mais n'a jamais ouvert.
Depuis, après moults péripéties, il est finalement tombé à l'abandon. Tout a été "emporté", des climatisations aux carrelages, et surtout les fameux matelas "qui venaient des Etats-Unis"!
Ici c'est la désolation, prévisible disent certains. Aux centaines d'emplois promis, succèdent finalement les ruines d'un projet probablement trop orgueilleux.
Lazare habite à Mlomp, juste à côté. Il me montre les restes de la piscine, démesurée. Ici maintenant des gens d'ailleurs viennent parfois visiter ce qui reste, s'imaginer dans les chambres, se balader sur les coursives donnant sur le fleuve, ou récupérer un carreau ou deux...
Au bord du fleuve, quelqu'un a eu l'idée de construire un hotel, ou plutôt : un palace. 5 pontons, des centaines de chambres climatisées, un jardin luxuriant et la "plus grande" piscine du Sénégal. L'hôtel a été fini...mais n'a jamais ouvert.
Depuis, après moults péripéties, il est finalement tombé à l'abandon. Tout a été "emporté", des climatisations aux carrelages, et surtout les fameux matelas "qui venaient des Etats-Unis"!
Ici c'est la désolation, prévisible disent certains. Aux centaines d'emplois promis, succèdent finalement les ruines d'un projet probablement trop orgueilleux.
Lazare habite à Mlomp, juste à côté. Il me montre les restes de la piscine, démesurée. Ici maintenant des gens d'ailleurs viennent parfois visiter ce qui reste, s'imaginer dans les chambres, se balader sur les coursives donnant sur le fleuve, ou récupérer un carreau ou deux...
Kafountine
Dans la lumière du soir, sur le chemin de la plage.
Dans la lumière du soir, sur le chemin de la plage.
Kafountine
Dès 6h la jeunesse de la ville rejoint la frénésie du retour de pêche. Il y a toujours une affaire à faire, un travail à trouver, un ami à voir.
Dès 6h la jeunesse de la ville rejoint la frénésie du retour de pêche. Il y a toujours une affaire à faire, un travail à trouver, un ami à voir.
Kafountine
Ansou est un vrai rasta. Il vivait sur la plage, et puis un jour il a décidé de construire une cabane de bric et de broc, pour en faire un bar, un lieu où se retrouver. Derrière cette cabane, il s'est installé avec ses amis, dans des tentes, ou à la belle étoile. Il a planté son jardin d'Eden : des légumes, des fruits, du bissap... Depuis ils vivent tous ici, s'occupent du bar, et cultivent leur liberté avec le sourire.
Ansou est un vrai rasta. Il vivait sur la plage, et puis un jour il a décidé de construire une cabane de bric et de broc, pour en faire un bar, un lieu où se retrouver. Derrière cette cabane, il s'est installé avec ses amis, dans des tentes, ou à la belle étoile. Il a planté son jardin d'Eden : des légumes, des fruits, du bissap... Depuis ils vivent tous ici, s'occupent du bar, et cultivent leur liberté avec le sourire.
Kafountine
Le soir à Kafountine, c'est départ de pêche. Un spectacle frénétique, éternel et spectaculaire.
Des centaines de pirogues attendent, à quelques mètres de la plage, d'être investies par un équipage de 50 personnes. Les pêcheurs sont à terre, à perte de vue, guettant une des centaines de petites pirogues faisant la navette vers les bateaux de pêche. Aux chants des hommes, répondent les odeurs des feux que les cuisiniers allument à l'horizon sur les embarcations, seuls points de lumière quand le jour sera tombé. Le soleil se couche, et c'est la nuit entière que vont passer les navires, loin des côtes en pleine mer.
Le soir à Kafountine, c'est départ de pêche. Un spectacle frénétique, éternel et spectaculaire.
Des centaines de pirogues attendent, à quelques mètres de la plage, d'être investies par un équipage de 50 personnes. Les pêcheurs sont à terre, à perte de vue, guettant une des centaines de petites pirogues faisant la navette vers les bateaux de pêche. Aux chants des hommes, répondent les odeurs des feux que les cuisiniers allument à l'horizon sur les embarcations, seuls points de lumière quand le jour sera tombé. Le soleil se couche, et c'est la nuit entière que vont passer les navires, loin des côtes en pleine mer.
Kafountine
La région de Kafountine est célèbre pour ses rastas, et l'esprit libertaire qui y règne, ce qui peut parfois susciter une légère jalousie de la part du reste du pays. Le reggae est partout, et l'herbe est tolérée. Plus loin, dans les îles Karones, quelque part dans la mangrove, poussent des centaines de champs de cannabis. C'est un revenu financier non négligeable pour la région, et les groupes qui gèrent ces cultures.
La région de Kafountine est célèbre pour ses rastas, et l'esprit libertaire qui y règne, ce qui peut parfois susciter une légère jalousie de la part du reste du pays. Le reggae est partout, et l'herbe est tolérée. Plus loin, dans les îles Karones, quelque part dans la mangrove, poussent des centaines de champs de cannabis. C'est un revenu financier non négligeable pour la région, et les groupes qui gèrent ces cultures.
Kafountine
Le matin à Kafountine, c'est retour de pêche.
Les hommes harassés, hagards, reviennent de leur nuit en mer. Le ballet hypnotique des hommes reprend, mais à l'envers. Il faut sortir les pirogues, les réparer, vérifier les filets.
Le matin à Kafountine, c'est retour de pêche.
Les hommes harassés, hagards, reviennent de leur nuit en mer. Le ballet hypnotique des hommes reprend, mais à l'envers. Il faut sortir les pirogues, les réparer, vérifier les filets.
Kafountine
Réparer les pirogues nécessite de l'organisation.
Réparer les pirogues nécessite de l'organisation.
Abene
Le fromager sacré offre un dédale végétal aux enfants.
Le fromager sacré offre un dédale végétal aux enfants.
Kafountine
Sur la plage, les ateliers des pirogues. On y répare les bateaux abîmés, et on en construit de nouveaux, sans cesse. La journée quand les pêcheurs dorment, ces ateliers tournent à plein régime.
Sur la plage, les ateliers des pirogues. On y répare les bateaux abîmés, et on en construit de nouveaux, sans cesse. La journée quand les pêcheurs dorment, ces ateliers tournent à plein régime.
Bignona
Sous une chaleur implacable, les hommes tuent le temps à l'ombre des arbres. Cet homme ne sort pas sans son compagnon singe, attaché à une pierre.
Sous une chaleur implacable, les hommes tuent le temps à l'ombre des arbres. Cet homme ne sort pas sans son compagnon singe, attaché à une pierre.
Kabadio
Sur une place du village, les jeunes se forment à la mécanique très tôt, avec beaucoup d'application. Tout se bricole, tout se répare, c'est juste une question de temps.
Sur une place du village, les jeunes se forment à la mécanique très tôt, avec beaucoup d'application. Tout se bricole, tout se répare, c'est juste une question de temps.
Pointe Saint-Georges
Niafrang
En allant à la pêche.
En allant à la pêche.
Kabadio
Attendre...
Attendre...
Abene
Le village d'Abene est connu pour son fromager spectaculaire. Cet arbre vieux de centaines d'années, est un lieu sacré pour la population: on y prie, on y palabre et s'y souvient. Le fromager, gigantesque, est un monde en soi.
Singes et oiseaux assurent la bande-son. Il impose le respect. Les plus téméraires y pénètrent. Grâce à de vieilles échelles esquintées, on arrive dans un véritable labyrinthe de pièces intérieures, aux murs de racines.
Le village d'Abene est connu pour son fromager spectaculaire. Cet arbre vieux de centaines d'années, est un lieu sacré pour la population: on y prie, on y palabre et s'y souvient. Le fromager, gigantesque, est un monde en soi.
Singes et oiseaux assurent la bande-son. Il impose le respect. Les plus téméraires y pénètrent. Grâce à de vieilles échelles esquintées, on arrive dans un véritable labyrinthe de pièces intérieures, aux murs de racines.
Abene
L'écorce du fromager sacré, véritable cuir végétal, a vu passer plusieurs siècles.
L'écorce du fromager sacré, véritable cuir végétal, a vu passer plusieurs siècles.
Djiromayte
L'hôtel fantomatique est mangé par la brousse. Le toit n'est plus là, récupéré depuis longtemps, en même temps que les baignoires, et les mosaïques. Les balustrades restantes trouveront probablement également preneur un jour.
L'hôtel fantomatique est mangé par la brousse. Le toit n'est plus là, récupéré depuis longtemps, en même temps que les baignoires, et les mosaïques. Les balustrades restantes trouveront probablement également preneur un jour.
Niafrang
En Casamance, Bob Marley n'est jamais loin. Le 11 mai, jour de sa naissance, toute la région commémore et fait la fête sur un fond de Bob Marley. Rastas ou pas, c'est un moment de partage, et un très un bel hommage.
En Casamance, Bob Marley n'est jamais loin. Le 11 mai, jour de sa naissance, toute la région commémore et fait la fête sur un fond de Bob Marley. Rastas ou pas, c'est un moment de partage, et un très un bel hommage.
Bignona
Chez la famille Ndiaye, tout le monde est bienvenu, et Marie, la voisine aime beaucoup y partager des moments.
Chez la famille Ndiaye, tout le monde est bienvenu, et Marie, la voisine aime beaucoup y partager des moments.
Kabadio
Une roue et 30 minutes plus tard, la moto avalera de nouveau les pistes de latérite cabossées.
Une roue et 30 minutes plus tard, la moto avalera de nouveau les pistes de latérite cabossées.
Kafountine
Après l'école, on joue dans le quartier: souvent turbulents, toujours respectueux.
Après l'école, on joue dans le quartier: souvent turbulents, toujours respectueux.
Kafountine
La route est bordée de champs d'agrumes. Nous sommes invités par un cultivateur à s'installer dans le verger pour manger à volonté. En effet il ne trouve pas preneur pour tous les fruits, certains commencent à tomber. "Servez-vous, autant que vous voulez, ramenez-en." Il n'acceptera rien en retour.
La route est bordée de champs d'agrumes. Nous sommes invités par un cultivateur à s'installer dans le verger pour manger à volonté. En effet il ne trouve pas preneur pour tous les fruits, certains commencent à tomber. "Servez-vous, autant que vous voulez, ramenez-en." Il n'acceptera rien en retour.
Kafountine
Les poissons péchés la nuit sont achetés dès le retour des bateaux. C'est la bataille. Beaucoup partent dans les fumeries le long de la plage, ou ailleurs en Casamance.
Les poissons péchés la nuit sont achetés dès le retour des bateaux. C'est la bataille. Beaucoup partent dans les fumeries le long de la plage, ou ailleurs en Casamance.